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Balade en famille sur les remparts à Navarrenx, un des plus beaux villages de FranceBalade en famille sur les remparts à Navarrenx
©Balade en famille sur les remparts à Navarrenx|Olivier Robinet
+ de patrimoine !Visite en autonomie de la cité de Navarrenx

Navarrenx, le bourg médiéval aux nombreux témoignages historiques

Fabricio Siciliano, architecte des remparts de cette cité située au cœur du Béarn, vous invite sur ses terres face à l’imposante chaîne des Pyrénées et surplombant le gave d’Oloron.
Déambulez dans le bourg médiéval au cœur d’une des plus anciennes cités du Béarn qui a conservé nombre de témoignages anciens et historiques.
Son petit + ? Navarrenx est également labellisé Plus Beaux Villages de France.

Une visite libre d’1 h à la découverte du riche patrimoine de la cité de Navarrenx,
une balade 100 % gratuite, 100 % historique !
Suivez l’architecte des remparts de la ville Fabricio Siciliano,
et laissez-vous guider par le son de sa voix ou à la lecture des textes proposés à chaque point commenté.

0. Office de tourisme de Navarrenx

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    Bienvenue sur mes terres, je suis Fabricio Siciliano, l’architecte des remparts de cette cité située au cœur du Béarn face à l’imposante chaîne des Pyrénées et surplombant le gave d’Oloron. Ce bourg médiéval, une des plus anciennes cités du Béarn qui a conservé nombre de témoignages anciens et historiques, est également labellisé un des plus beaux villages de France.

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Office-de-tourisme-de-Navarrenx.mp3Office de tourisme de Navarrenx

1. La place des casernes

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    Nous voici sur la place des casernes. La construction des remparts au XVIème siècle fait de Navarrenx une « place de guerre ». Pour accueillir les garnisons de soldats servant à défendre la cité bastionnée, des casernes sont construites. Deux casernes étaient positionnées de chaque côté de la porte Saint-Antoine. Initialement, la capacité des casernes était de pouvoir loger 344 hommes, mais lorsqu’un régiment était de passage il pouvait y avoir jusqu’à 2 000 hommes. Le supplément était donc logé chez les habitants qui étaient contraints de les accueillir. Cela a amené des conflits surtout lorsque les frais pour nourrir soldats et chevaux n’étaient remboursés que six ou douze mois plus tard.

    En 1659, un traité des Pyrénées est signé, mettant fin aux hostilités entre la France et l’Espagne, faisant perdre à Navarrenx son rôle de place de guerre au profit de la ville de Saint-Jean-Pied-de-Port, située au Pays basque près de la frontière espagnole. À partir de là il ne reste qu’une garnison de soldats dans la cité.

    À droite de l’arcade principale, nous pouvons observer un bâtiment qui est en partie restauré : la prison militaire. Elle est composée de trois cellules, d’une petite cour et de latrines. Sur le linteau des portes, on retrouve la date de construction de la prison : 1750.

    Poursuivons notre balade vers la porte Saint-Antoine en passant sous l’arcade et le porche.

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La-place-des-casernes.mp3La place des casernes

2. La porte Saint-Antoine

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    Nous voici devant la porte Saint-Antoine ou également appelée porte d’Espagne du fait de son exposition. L’emplacement de cette porte est stratégique, elle est protégée par un orillon, la forme des remparts à côté de la porte, qui la met à l’abri des tirs directs. La porte date de la construction des remparts. Auparavant, il y avait un pont-levis servant à la défense de la porte. Nous pouvons observer les fentes destinées au passage des chaînes au niveau de la porte. Face à vous se dressent les fameux remparts de la cité. Pour cela il faut remonter au XVIème siècle ou le Béarn est rattaché au royaume de Navarre avec à leur tête la famille d’Albret.

    Durant cette période, la guerre faisait rage et le royaume de Navarre avait perdu la moitié de son territoire en Espagne. Henri II de Navarre, le grand-père d’Henri IV, projeta de reconquérir la Navarre et de lutter contre le royaume d’Espagne et de France. Il choisit Navarrenx pour y édifier une place de sûreté bénéficiant de tous les derniers progrès de la technologie militaire de défense de l’époque. Les travaux pour faire de Navarrenx une cité bastionnée commencent donc en 1538 par un architecte italien du nom de Fabricio Siciliano. Comme nous aurions pu le penser, ce n’est pas Vauban qui fit construire les remparts de Navarrenx au contraire des villes de Bayonne ou de Saint-Jean-Pied-de-Port. Il s’inspira même d’ailleurs de cette architecture italienne pour concevoir ses propres fortifications en améliorant le modèle original.

    Fabricio Siciliano a donné la forme d’une tortue à la cité bastionnée. À l’office de tourisme, vous pouvez retrouver la maquette de la ville et visualiser cette tortue. Les remparts font tout le tour de la cité, ce qui représente 1 km 700 pour 10 m de hauteur et 4,50 mètres d’épaisseur. On estime à une dizaine d’années la construction de ces remparts.

    Pour accéder à la terrasse au-dessus des remparts et admirer le paysage autour de vous, revenons sur la place des casernes et empruntons sur notre gauche les escaliers.

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La-porte-Saint-Antoine.mp3La porte Saint-Antoine

3. La Terrasse

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    Nous voici au-dessus de la porte de Saint-Antoine : la terrasse. Nous pouvons admirer le gave d’Oloron reconnu ici pour ses saumons. En effet, vous êtes ici dans la Capitale du Saumon. Le gave d’Oloron est une rivière de 1ère catégorie en amont du pont de Castagnède. Le saumon a toujours été une ressource importante pour la cité bastionnée. Durant une grande période, Navarrenx approvisionne non seulement les tables royales et bourgeoises du Béarn en saumon frais mais aussi celles de nos voisins espagnols. Le saumon est un poisson migrateur anadrome, c’est-à-dire un poisson de mer qui remonte le gave pour y pondre. Cela attire donc les amateurs de pêche qui tentent d’y attraper « le poisson roi ».

    Sur notre gauche, sur le chemin de ronde, nous pouvons voir une tour appelée échauguette servant à la surveillance de grande étendue et en particulier sur le pont enjambant le gave.

    Pour accéder au bastion de la clochette, descendons les escaliers à gauche de l’échauguette et longeons les remparts.

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La-Terrasse.mp3La Terrasse

4. Bastion de la clochette

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    Nous voici au bastion de la clochette, protecteur de la porte Saint-Antoine. Le nom de ce bastion est dû à la cloche qui se trouvait ici à l’origine. Elle a deux fonctions : la première était d’alerter en cas d’attaque sur la cité bastionnée, la seconde était d’alerter les pompiers en cas d’incendie, ce qui était courant à l’époque médiévale.

    En observant le paysage, en contrebas des remparts, nous pouvons apercevoir deux statues. Ce sont des représentations des pèlerins de Saint-Jacques. En effet, nous sommes sur la Voie du Puy-en-Velay, il ne vous reste plus que 2 étapes avant de se  réunir à Saint-Jean-Pied-de-Port, en Pays basque, et ainsi poursuivre vers la fameuse traversée des Pyrénées ! On estime à 15 000 pèlerins aujourd’hui passant par Navarrenx dans l’année. Nous pouvons donc retrouver des gîtes, chambres d’hôtes, pour que les pèlerins se reposent et repartent du bon pied pour la suite de leurs aventures !

    Sur ce bastion, vous remarquerez la présence d’un canon. Il n’est pas d’origine. En effet, il ne reste aucun vestige de l’important armement de cette place forte. Nous  pouvons y voir malgré tout sur le fût de ce canon, le blason orné des armes du Béarn et le nom de la devise de la cité : « Si you ti baü ». Ce qui veut dire en béarnais : « Si moi j’y vais ! »

    Pour alimenter des canons, il faut de la poudre, et pour la stocker il faut un bâtiment : c’est celui qui se trouve derrière vous ; nous pouvons y rentrer.

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Bastion-de-la-clochette.mp3Bastion de la clochette

5. La poudrière

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    Nous sommes ici à l’unique « magasin » de poudre de la place. Elle est construite en 1580 pour libérer les bas-côtés de l’église Saint-Germain qui font jusqu’alors office de stockage. Auparavant, il y avait un mur extérieur de protection de 3,55 m de hauteur et 30 cm d’épaisseur, placé à 3 mètres du bâtiment. La poudrière pouvait contenir jusqu’à 25 000 livres de poudre, ce qui correspond à 12 tonnes d’explosifs. En regardant la couleur de la pierre, nous pouvons voir que cela a été restauré récemment. En effet, en 1890 cet édifice est transformé en réservoir d’eau non potable par le rehaussement des murs et l’installation d’une citerne. Elle a été ensuite restaurée en 1998 d’après les plans d’origine.

    Nous vous invitons à y entrer : vous y trouverez une petite exposition expliquant l’histoire de la poudre.

    Nous vous conseillons également, si vous êtes au moins deux, de vous positionner dans deux coins diagonalement opposés et face au mur. C’est le moment de murmurer tout bas quelques mots ! Alors ?

    Pour accéder à la Maison dite de « Jeanne d’Albret », empruntons la rue Saint-Antoine.

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La-Poudriere.mp3La Poudrière

6. La maison dite de Jeanne d’Albret

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    Nous voici devant la maison dite de Jeanne d’Albret. En effet, la mère d’Henri IV avait sa maison dans chaque ville mais n’y résidait pas. Il existait d’ailleurs à Navarrenx la maison des Rois de Navarre.

    Cette maison date du XIVème siècle. Elle possède une porte Renaissance en anse de panier surmontée d’un petit fronton triangulaire. Jeanne d’Albret devient, en 1555, souveraine de Navarre et du Béarn. Elle adopte la religion calviniste et fait entrer le Béarn dans le petit groupe des États protestants.

    Derrière nous se trouve la mairie. La halle se situait à l’emplacement de la mairie actuelle et c’est là qu’avait lieu le marché. Actuellement, le marché à lieu tous les mercredis matin juste à côté sur la place devant l’église, dans laquelle nous allons justement nous rendre.

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La-maison-dite-de-Jeanne-dAlbret.mp3La maison dite de Jeanne d'Albret

7. L’église Saint-Germain

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    Nous voici devant l’église Saint-Germain. Cette église est construite après l’achèvement de la construction des remparts, entre 1550 et 1560. Elle remplace l’ancienne église du même nom, certainement celle de la bastide, rasée, car située trop près des murailles. Jeanne d’Albret la convertit en temple protestant avec la reconnaissance du calvinisme comme religion officielle. En 1620, Louis XIII rétablit le culte catholique en Béarn et assiste à la première messe célébrée en ce lieu.

    Nous pouvons apercevoir sur les côtés de l’église de grands espaces faisant office de stockage pour la poudre et les munitions avant que la poudrière ne soit construite comme nous l’avons vu sur le parcours tout à l’heure. En regardant le haut de l’église nous pouvons apercevoir le clocher. En 1728, l’évêque d’Oloron ordonne la construction d’un clocher porche à la place d’un clocher mur existant. La présence de celui-ci se justifiait par le fait que son peu d’élévation lui éviter de servir de cible.

    Rentrons  dans l’église car l’intérieur vaut le détour. C’est une église de style gothique. En faisant le tour de l’église, nous pouvons apercevoir sur les piliers des têtes sculptées dont certaines représentent les pèlerins de Saint-Jacques. À l’entrée nous pouvons admirer les copies des 3 tableaux de Murillo, Dubois et Carrache offerts par Napoléon III au XIXème siècle. En effet, la femme de Napoléon III, l’impératrice Eugénie, malade, est venue à Navarrenx, le maire de l’époque étant un docteur réputé : le docteur Larralde. Pour remercier celui-ci, Napoléon III a fait le don de ces trois tableaux à la commune.

    Sur le côté de l’église se trouve la porte des cagots qui a été restaurée en 1873. On ne connaît pas très bien l’origine des cagots. À l’époque médiévale les cagots étaient des gens en marge de la société. On les accusait de toutes sortes de maladies, ils étaient considérés comme des pestiférés et habitaient en-dehors du village où un quartier leur était réservé. Également, lors des cérémonies, pour accéder à l’église, une porte leur était réservée ainsi qu’un bénitier que vous pouvez voir au milieu de l’église. À l’origine cette porte était plus petite et les cagots pour rentrer dans l’église devaient se baisser comme un symbole de soumission par rapport aux autres habitants de la cité.

    À la sortie de l’église, remontons la rue des Échos pour accéder au Bastion des Contre-mines.

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Leglise-Saint-Germain.mp3L'église Saint-Germain

8. Bastion des Contre-mines

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    Nous voici au bastion des Contre-mines. C’est le bastion le plus élaboré de la cité. Il possède deux faces et deux flancs retirés, protégés par un orillon. Ce dispositif permet d’écouter si l’ennemi ne tentait pas d’atteindre le bastion en le minant.

    Si vous descendez, vous pouvez apercevoir un passage qui descend à l’intérieur de ses murs et qui fait le tour interne du bastion dans sa base. Attention, il est conseillé de descendre dans ces souterrains avec une lampe de poche et par beau temps car vous pourriez glisser.

    Une fois explorés les sombres souterrains, poursuivons le chemin de ronde pour accéder au bastion des échos.

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Bastion-des-Contre-mines.mp3Bastion des Contre-mines

9. Le Bastion des Échos

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    Nous voici au Bastion dit « des Échos » ou de « Mont livet ». C’est un exemple de fortification primitive sans orillons, ni flancs retirés. Par contre, comme celui des Contre-mines, il est doté d’un passage souterrain qui fait office de passage secret permettant de s’enfuir en cas d’attaque ennemie. Sous les arcades, nous pouvons observer des ouvertures en forme de meurtrières dans les murs qui répètent 7 fois l’écho qui leur est confié.

    Ce lieu vous fera inévitablement penser à un théâtre de plein air !

    C’est une association qui se nomme « Pierre et vestiges » ayant pour but de valoriser le patrimoine de la cité bastionnée qui a aménagé cet endroit.

    En effet, le bastion des Contre-mines et celui-ci étaient envahis par la végétation. L’association a donc nettoyé ces deux endroits et avec les pierres au sol ont construit ce théâtre pour pouvoir exploiter au mieux l’espace de ces remparts. Grâce à leurs efforts, le théâtre est utilisé pour des spectacles. Par exemple, tous les mardis durant l’été des animations culturelles ont lieu : ce sont les mardis musicaux.

    Pour accéder à la fontaine militaire, continuons sur la rue des Échos et tournons à gauche après la « Taverne Saint-Jacques ».

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Le-Bastion-des-Echos.mp3Le Bastion des Échos

10. La fontaine militaire

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    Nous voici à la fontaine militaire. Cette fontaine existait-elle avant la construction des remparts ? Un plan assez vague de la bastide, datant de 1526, signale plusieurs portes dont l’une est appelée de la « hount », autrement dit de la fontaine. Elle est surtout signalée dans le journal du siège de 1569 :

    En effet, en 1569 eut lieu un siège de Navarrenx par les troupes françaises pendant 70 jours pour conquérir le Béarn. Cependant, la garnison de soldats qui était restée à Navarrenx n’a rien eu à craindre du siège. Vous l’aurez compris, c’est grâce à la fontaine qui coule en plein cœur de la cité bastionnée. Les assaillants n’avaient pas réussi à trouver la source de la fontaine pour l’empoisonner. Grâce à cette ressource, les troupes françaises ont perdu contre la cité bastionnée et c’est de cette histoire que vient le nom de cette fontaine.

    En 1952, la fontaine est comblée dû à une épidémie de typhoïde. En 1989, elle est rouverte puis restaurée.

    Pour aller au dernier monument de la visite, empruntons la rue de la fontaine menant à la rue commerçante de la cité : la rue Saint-Germain. En longeant cette rue, aux nombreux panneaux humoristiques devant les commerces, prenons à gauche pour rentrer dans un bâtiment : l’Arsenal.

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La-fontaine-militaire.mp3La fontaine militaire

11. L’Arsenal

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    Nous voici à l’Arsenal. Cet imposant bâtiment est l’ancienne demeure des Rois de Navarre. En 1680, ce bâtiment est profondément transformé pour devenir l’arsenal et donc un lieu servant à stocker les armes, munitions et vivres. Construction imposante, solide, comprenant deux étages et un grenier, il montre l’importance de Navarrenx à cette époque-là. Dans la cour, on peut entreposer 30 000 boulets ou grenades, sous les arceaux, 60 affûts de canons ou de mortier et 150 000 balles.

    En face de vous se trouve la Maison dite du Lieutenant du roi. C’est une maison privée louée par le lieutenant du roi en 1724. Celui-ci possède le cachet de l’architecture militaire du XVIIème siècle.

    La balade se termine et j’espère vous avoir fait voyager au temps de la cité bastionnée.

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Arsenal-conclusion.mp3L'Arsenal

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